Plan
Introduction
I- Matrix, un film " idéaliste " (le monde dans lequel nous vivons est une illusion)
II- L’idéalisme problématique (Descartes) : l’hypothèse du Malin génie, précurseur de Matrix
1) Descartes, continuateur des sceptiques
2) Existe-t-il au monde quoi que ce soit de certain ?
3) Le Malin Génie et Matrix
III- L’idéalisme absolu (Berkeley)
1) Idéalisme et immatérialisme
2) Difficultés de l’idéalisme
3) Avantage (philosophique !) de l’idéalisme
Conclusion
Cours
Dabord, de quel mal sagit-il ? Car il y a plusieurs sortes de mal :I- Reponse classique : on ne peut faire le mal que si on est ignorant
Cf. Ménon, 78 a Il est donc évident que ceux-là ne désirent pas le mal, qui lignorent, mais quils désirent des choses quils croyaient bonnes et qui sont mauvaises, de sorte que ceux qui ignorent quune chose est mauvaise et qui la croient bonne désirent manifestement le bien, nest-ce pas ? |
Argument :
On retrouve cet argument dans le Protagoras, sous une forme plus développée (352b-357a) : Platon part ici du principe selon lequel le plaisir est un bien. En soi, cette thèse nest pas platonicienne, puisquelle ne fait pas intervenir dans la problématique morale la théorie des Idées. Ce qui intéresse ici Platon, cest de réfuter la foule. Lintellectualisme socratique est évidemment directement lié à une forme délitisme. Largument repose sur deux points essentiels :
Chez Platon, celui qui fait le mal ne le voulait donc pas mais il est victime dune illusion : voulant le bien, son bien, soit entendu comme plaisir, soit comme bonheur, il fait le mal, le prenant pour le bien. On ne peut vouloir le mal, mais seulement le bien. Cette explication du mal moral revient à dire que son origine se trouve dans les pulsions, dans linconscient, dans la passion. Pas dans la raison, ou dans la partie réflexive, intelligente, de notre âme.
Cest par exemple une envie soudaine, une pulsion incontrôlée, qui va pousser le criminel à violer, lempêchant de réfléchir au caractère bon ou mauvais de son acte. Il en a envie, et ce désir lemporte sur lintellect
Cest la thèse "scientifique " de lanthropologie criminelle du XIXe (Lombroso, Le Gall), qui affirme que. le criminel a un cerveau défectueux. Cest par une "inclination de sa nature " quil tue. Il existe un tempérament criminel (donc : on naît criminel).
Conséquences :
On peut objecter à Platon que rien ne prouve que lhomme fait essentiellement le bien, et ne peut faire que le bien i.e., que la volonté humaine est "bonne en soi ". Dabord, cela est improuvable. Ensuite, cela suppose que lhomme est déterminé à faire le bien, et soppose donc à la liberté. Enfin, dire que lon ne fait le mal quinvolontairement, nest-ce pas excuser par avance toute mauvaise conduite, tout crime, et par là, déresponsabiliser le criminel ? Pourquoi lhomme ne serait-il pas libre de choisir, en connaissance de cause, entre le bien et le mal ?
Cest quil est bien confortable, bien sécurisant, de croire que nous, humains " normaux ", qui ne faisons jamais le mal, ne le ferons jamais. Parce que seuls les monstres, les fous, etc., font le mal.
Il faut alors nous poser deux questions :
Pour répondre à ces questions, nous discuterons avec Kant et H. Arendt.
A-Lhypothèse dune volonté mauvaise est nécessaire pour que lon puisse parler de mal moral (Kant)
Kant, dans La religion dans les limites de la simple raison (Chapitre I, 1 à 3), nous aide à répondre à ces deux questions, et prend en compte les difficultés posées par la solution classique. Comment rendre compte du mal moral ? En plaçant son origine dans les inclinations sensibles, ou bien dans la liberté ? Il sagit de savoir ce qui est requis pour que lon puisse parler de mal "moral ", (pas de comprendre comment il est possible quun homme puisse (librement) vouloir le mal).
Kant va sattacher à analyser la notion même de " mal moral " afin de résoudre le problème de son origine/ imputation.
Pour y répondre, il faut dabord se demander ce quest la morale, et quelles sont ses conditions sine qua non. Une action est morale si elle nest pas imposée : la morale suppose la liberté de se déterminer à faire quelque chose, et qualifie surtout lintention, pas lacte.
Ainsi si je tue quelquun involontairement, sans avoir lintention de le tuer, et à cause de circonstances extérieures (quelles soient purement accidentelles ou bien plus ou moins, comme létat qui suit la prise dalcool etc.), on ne peut parler dacte moral, ni même, par conséquent, dun mal moral. Ce mal nest pas moral, parce quil ne dépend pas de nous. Il ne nous est pas imputable. On peut plutôt parler dun mal métaphysique, pour reprendre lappellation leibnizienne.
Donc : si le mal est dit moral, il ne peut avoir pour origine les inclinations sensibles, désirs, etc. La morale suppose en effet la liberté, qui soppose à la nature. Or, les inclinations sensibles renvoient bien au côté naturel/ animal/ instinctif de notre être, pas à la liberté ! Nous nen sommes pas les auteurs, et ne sommes donc pas responsables de leur existence. Pour pouvoir parler de mal moral, il faut donc que le mal ait son origine dans la liberté. Cela est compris dans la notion même.
Le mal moral qualifie donc un acte, qui non seulement est contraire à la loi, mais aussi, et surtout, qui repose sur un principe mauvais (i.e. : la décision dagir contrairement à la loi morale, la perversion de la loi morale).
Kant, La religion dans les limites de la simple raison, I, 3 La proposition : " lhomme est mauvais ", ne peut vouloir dire autre chose daprès ce qui précède que : " il a conscience de la loi morale et il a cependant admis dans sa maxime de sen écarter (à loccasion) ". |
Cest dire que celui qui fait le mal sans le savoir/ le vouloir vraiment, le méchant platonicien, nest pas véritablement mauvais. Le principe de ses actions nest pas perverti.
Kant, De la religion dans les limites de la simple raison, I, 3 Donc, pour donner un fondement du mal moral dans lhomme, la sensibilité contient trop peu ; car, en ôtant les motifs qui peuvent naître de la liberté, elle rend lhomme purement animal ; mais en revanche une raison qui libère de la loi morale, maligne en quelque sorte (une volonté absolument mauvaise) contient trop au contraire, parce que par là lopposition à la loi serait même élevée au rang de motif (car sans un motif larbitre ne peut être déterminé) et le sujet deviendrait ainsi un être diabolique. Aucun des deux cas ne sapplique à lhomme. |
Si Kant nous aide à penser le problème du mal moral, cest parce quil nous montre que nous navons pas le droit de dire que lhomme ne peut pas vouloir le mal, i.e., ne peut pas faire le mal volontairement, librement, en connaissance de cause ; mais également, que nous navons pas plus le droit de dire que lhomme qui fait le mal a une volonté absolument mauvaise. Une volonté absolument mauvaise ignorerait toute loi morale, or, on ne peut supposer son absence en aucun homme. Une volonté absolument mauvaise serait le fait dun démon, pas dun homme doué de raison.
On peut penser que si la première hypothèse revient à déresponsabiliser lhomme, la seconde tombe dans la même erreur, puisque lhomme ne serait alors pas libre de faire le mal : il serait mauvais, un point cest tout.
Kant nous permet ainsi de ne pas nous décharger une fois encore de notre responsabilité/ liberté, en disant que celui qui commet le mal moral est un dépravé, un monstre, un démon. Bref, pas un homme.
Toutefois, il ne nous permet pas daller plus avant. Pour lui, en effet, lorigine du mal est insondable. Le mal moral reste un mystère inaccessible à la raison. Nous voudrions quant à nous mieux comprendre les rouages du mal moral, i.e., essayer de comprendre ce qui peut mener un "homme " à commettre le mal. Car si celui qui commet le mal nest ni un sous-homme ni un "non-homme " (animal/ démon), alors, nest-ce pas nimporte quel homme qui peut commettre le mal ? (contrairement à ce que sous-entendent les deux explications classiques du mal)
Nous allons maintenant nous tourner, pour y répondre, vers celle qui a le plus réfléchi sur le mal en notre siècle, et qui a donné lieu à un grand débat : il sagit de H. Arendt.
Qui est H. Arendt ? Elle est née en 1906 à Hanovre, dune famille juive, et elle est morte en 1975. Elle a essentiellement réfléchi sur la politique, et sur laction humaine en général (notions-clef : autorité, éducation, liberté, démocratie, etc.). Dans sa réflexion politique, elle se réclame beaucoup des Anciens (et notamment dAristote). Elle est surtout célèbre pour son ouvrage Les origines du totalitarisme, qui commande toute son uvre. Elle y réfléchit sur le mécanisme du totalitarisme, qui est selon elle inscrit dans le fonctionnement de nos sociétés.
Au XXe, la question du mal a resurgi dune manière telle que la pensée du mal est pratiquement un impératif moral. Le mal a en effet pris la forme du scandale, de lirréparable, mais aussi, semble-t-il, de limpensable : il sidentifie tout entier à la Shoah, à lextermination du peuple juif (ou " solution finale "). Comment en effet penser la Shoah ? Comment comprendre et rendre compte le meurtre de masse, le crime contre lhumanité ? Mal inédit, mal suprême, mal incompréhensible ? A cette affirmation, H. Arendt a répondu, dans son essai intitulé Eichmann à Jérusalem, par une thèse qui a fait couler beaucoup dencre : le mal, que lon doit maintenant penser sous la figure du crime contre lhumanité, est "banal ". Cest sa thèse et ses critiques que nous allons maintenant explorer.
a) Qui est Eichmann ?
Eichmann est un lieutenant-colonel SS, "spécialiste de la question juive ". Il est chargé de lexpulsion des juifs du Reich entre 1938 et 1941 ; de 1941 à 1945, il organise la déportation des juifs dEurope vers les camps de concentration. Il se dit lui-même "expert chargé des questions techniques de transport " (le transport dont il est question est bien entendu celui des Juifs dans les camps de concentration ).
Capturé à Buenos Aires par les services secrets israéliens en 1960, il est jugé à Jérusalem en 1961, puis condamné à mort.
En quoi nous interroge-t-il ? Il sagit de savoir si Eichmann, pris ici comme "échantillon " de lhomme commettant le mal suprême, était conscient de faire le mal. Et, surtout, il sagit de répondre à la question de savoir si Eichmann était un homme "normal ", ou bien un monstre. Ce sont les deux grandes questions que soulève, on la vu ci-dessus, notre problème initial. Comment Eichmann a-t-il pu en venir là ? Cest ce que cherche à savoir/ comprendre H. Arendt, dans son uvre. Par là, Arendt reprend les interrogations classiques (et nous permettra sans doute de pouvoir répondre à notre problème).
b) Eichmann, un monstre : explication consensuelle
Dabord, il convient de préciser que lexplication quon a pu donner de sa conduite, lors de son procès, tombe dans lalternative dénoncée par Kant, plus précisément, rejoint une des explications majeures de lacte moralement mauvais : ainsi, le procureur la présenté comme une incarnation du démon :
Script du film Un spécialiste Le Procureur général Hausner : Mesdames, messieurs, Honorable Cour, devant vous se tient le destructeur dun peuple, un ennemi du genre humain. Il est né homme, mais il a vécu comme un fauve dans la jungle. Il a commis des actes abominables. Des actes tels que celui qui les commet ne mérite plus dêtre appelé homme. Car il est des actes qui sont au-delà du concevable, qui se situent de lautre côté de la frontière qui sépare lhomme de lanimal. Et je demande à la cour de considérer quil a agi de son plein gré, avec enthousiasme, ardeur et passion, jusquau bout ! Cest pourquoi je vous demande de condamner cet homme à la mort. |
Par rapport à notre problème, celui de savoir si on peut vouloir le mal, on voit ici que oui, on peut vouloir le mal, mais que cela vous met au rang de bête, ou de monstre. Ie, celui qui veut le mal pour le mal, et qui est capable den jouir, est un "homme " inhumain. Cela rejoint donc la seconde hypothèse réfutée par Kant ci-dessus (celle dune volonté absolument mauvaise/ diabolique).
Précisons que cette explication classique du cas Eichmann rencontre linterprétation tout aussi classique de la "solution finale " : cet événement inédit a été sacralisé, sous le nom de "Shoah ", et déclaré inconcevable, indicible, bref, se dérobant par nature à toute compréhension.
Vouloir comprendre la Shoah cest banaliser le mal, cest un scandale. En effet, comprendre, cest se mettre à la place de ce que lon veut comprendre, et cela reviendrait à mettre en nous le mal que lon cherche à comprendre.
2) Eichmann, un homme ordinaire : lexplication d H. Arendt
H. Arendt, un peu dans la lignée de Kant, se place en porte à faux par rapport à cette position communément défendue. En effet, comme Kant, elle soutient que Eichmann na pas été victime de mauvaises passions, et quil nétait pas non plus un "méchant ", un démon, un monstre, ou encore, un "être inhumain ", mais un homme ordinaire, "normal ", comme vous et moi. Elle nous dresse ainsi, tout au long de son ouvrage, le portrait dun homme médiocre, caractérisé par labsence de pensée (de réflexion) et par lusage constant dun langage stéréotypé, de clichés standardisés. Il était de plus un employé modèle, un bureaucrate méticuleux. Et cest justement là que Arendt décèle la "source " des actes de Eichmann.
Il est un homme ordinaire victime dun système qui est à la base même du fonctionnement de notre société (la bureaucratie, la toute-puissance de lEtat malgré nos droits de lhomme -, société de masse, où la production et lefficacité priment sur lindividu, ravalé au rang de moyen).
Toutes ces caractéristiques de notre civilisation contribuent en effet à annihiler la conscience de lhomme, la conscience étant entendue à la fois comme principe de réflexion et comme principe de réflexion sur/ distinction entre le bien et le mal. Conformité au groupe, travail bien fait mais chacun dans son bureau, obéissance aux ordres à lintérieur dune hiérarchie (etc.) : selon Arendt, ce sont tous ces caractères qui ont pu faire que des hommes, et notamment Eichmann, ont commis lirréparable.
Cf. cet extrait de louvrage (op. cit., p. 97) de Ben Soussan, qui explicite bien ce que veut dire Arendt : " Le mode dorganisation de la société industrielle a envahi la société tout entière : vies fragmentées, tâches fragmentées, conscience fragmentée. Un lien étroit unit la rationalité technique à la schizophrénie sociale et morale des assassins. Eichmann, Stangl et les autres ont été des maillons dune chaîne de meurtres, mais ils nont le plus souvent envisagé leur tâche que comme un problème purement technique. Cette compartimentation de laction et la spécialisation bureaucratique fondent cette absence de sentiment de responsabilité qui caractérise tant dassassins et leurs complices, elle suspend la conscience morale. "
Mais attention, Arendt ne les excuse pas, loin de ce quon a pu lui reprocher. En effet, elle leur reproche de navoir pas su pensé (davoir même, littéralement, arrêté de penser). Cest là le crime qui se trouve à lorigine du crime contre lhumanité. Comprendre cela, cest selon elle permettre aux générations futures de ne pas refaire la même chose. Pensons ! Exerçons notre conscience ! Méfions-nous du groupe ! Voilà le message qua voulu nous donner H. Arendt.
Leçon de lhistoire : nous pourrions tous faire pareil, nous sommes tous des Eichmann potentiels
b) Les expériences de Milgram : jusquoù peut nous mener la soumission à lautorité ?
Cest ce que nous montrent les expériences célèbres de psychologie sociale, effectuée dans les années 50 par le professeur américain de psychologie Stanley Milgram.
But de ces expériences : étudier les modalités de la soumission à une autorité reconnue comme légitime, en loccurrence, lautorité scientifique.
En quoi consistaient ces expériences ? Sous le prétexte dune enquête sur lapprentissage et la mémoire, Milgram et son équipe amenèrent des hommes et des femmes à infliger des chocs électriques d'une intensité croissante à des sujets dont on prétendait tester les capacités de mémorisation. Ces sujets, sanglés sur une chaise, une électrode fixée au bras, devaient restituer de mémoire des listes de couples de mots qui leur étaient lues. Chaque nouvelle erreur du sujet était sanctionnée dune décharge électrique plus forte que la précédente. En fait, lexpérience était truquée : les chocs électriques étaient simulés, grâce à une impressionnante machine comportant 30 manettes échelonnées de 15 à 435 volts et assorties de mentions allant de "choc léger " à "attention : chocs dangereux " ; les sujets étaient au courant et mimaient la douleur. Ce quil sagissait donc de tester, ce nétait pas réellement les capacités dapprentissage des sujets, mais lobéissance à des "maîtres " (ou même à une autorité reconnue comme légitime, ici, les scientifiques).
Résultats : les 2/ 3 des personnes testées ont coopéré jusquau bout, cest-à-dire, jusquau niveau de choc le plus élevé, même sils le faisaient dans langoisse et même la protestation.
Quel enseignement tirer de ces expériences ? Que "des gens ordinaires, dépourvus de toute hostilité, peuvent, en sacquittant simplement de leur tâche, devenir les agents dun atroce processus de destruction ". Les (véritables !) sujets de lexpérience de Milgram nont pas réellement torturé, mais ils ont cru le faire. Cette violence leur répugnait, et ils le disaient, mais ils ont accepté dans leur majorité den être les agents, et de déléguer leur responsabilité personnelle à luniversité. Dans le conflit de valeurs où ils étaient placés, ils ont fait passer la légitimité conférée par lautorité scientifique avant les principes moraux quils avaient conscience de trahir.
H. Arendt banalise-t-elle le mal, le nie-t-elle, comme on le lui a reproché ? Au contraire, ce sont ceux qui laccusent de banaliser le mal qui commettent un crime de pensée, en réduisant le devoir de mémoire à nêtre quun spectacle, et non une réflexion.
Cf. dernières lignes de lEloge de la désobéissance : " Quand lévénement politique est réduit à un fait divers pathétique, la pitié paralyse la pensée, laspiration à la justice se dégrade en consolation humanitaire. Là réside la banalisation du mal. "
Il est dangereux de dire, comme Lanzmann, que lon ne doit pas comprendre le mal, sous le prétexte que vouloir le comprendre, cest se mettre à la place des criminels. En fait, nest-il pas rassurant de croire que les criminels portent en eux une malfaisance innée dont nous sommes a priori exceptés ? Et nest-ce pas finalement, au-delà du sentiment de sécurité, un danger, car aussi une perte de vigilance pour ce qui peut nous mener à faire le mal ?
" Peut-on vouloir le mal ? ". A cette question, nous avons été menés à répondre oui. Cela nous gêne, il est vrai. Mais nous avons vu que dire le contraire mène à déresponsabiliser lhomme qui commet des actes mauvais. Et, jinsiste, la thèse dArendt, qui soutient la banalité du mal, ne revient pas à excuser Eichmann, loin de là. Elle laccuse davoir cessé de penser.
Arendt, Eichmann à Jérusalem, rapport sur la banalité du mal, Folio Essais, 1966 (écrit après le procès dEichmann)
G. Bensoussan, Auschwitz en héritage ? -Dun bon usage de la mémoire, 1001 Nuits, Les Petits Libres, 1998
R. Brauman et E. Sivan, Eloge de la désobéissance A propos dun " spécialiste " Adolf Eichmann, Le Pommier, 1999 (contient le script du documentaire Un spécialiste, sorti en salles en 1999)
Kant, La religion dans les limites de la simple raison, Chapitre I, Vrin
C. Lanzmann, Shoah, Folio Essais (tiré du film, sorti en 1985)
Leibniz, Essais de théodicée, Folio
P. Levi, Si cest un homme
S. Milgram, Soumission à lautorité, Calman Levy, 1974
Platon, Ménon ; Protagoras ; La République ; Phèdre
Revault DAllonnes, Ce que lhomme fait à lhomme, Essai sur le mal politique, Champs Flammarion, 1999
Shoah (article), in Encyclopédie universelle.
Enfin, pour approfondir davantage, vous trouverez sur le site dautres pistes de réflexion : cours : la liberté ; les passions ; linconscient ; dissertation "y a-t-il des êtres inhumains ? "
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