On nous demande ici si nous pouvons nous passer de l’esprit. Mais si nous parlons de « peut-on », nous pouvons observer que ce n’est pas une obligation, ni une interdiction, mais davantage une possibilité. Au sens commun, l’esprit se rapporte à la « tête », c’est-à-dire ce qui se rapproche du cerveau, de la pensée. Mais l’esprit n’est-il pas davantage à séparer du côté « cerveau » ? Ne sont-ils pas différents ? En effet, par définition, l’esprit désigne la réalité pensante, le principe pensant en général. C’est aussi une substance incorporelle consciente d’elle-même. Généralement, on associe le terme d’esprit au terme d’âme. De par ces définitions, nous observons que l’esprit est opposé à l’objet de la pensée, à la matière. Nous parlons ici de « spiritualisme » et de « matérialisme ». Le « spiritualisme » étant la science de l’esprit et le « matérialisme » étant la science de la matière, ces deux termes s’opposent par leur définition même. Nous opposerons alors les termes d’esprit et de matière, mais comme ces termes sont un peu trop généraux, nous prendront respectivement comme synonymes l’âme et le corps. D’après ce que nous venons de définir, nous pouvons reformuler la question de base par : « Avons-nous la possibilité de vivre sans son âme ? ». Mais si nous revenons au sujet proposé, nous pouvons aussi nous demander qu’est-ce qui compose l’homme? Qu’est-ce qui le construit ? Que peut devenir l’homme sans esprit ? S’il ne possède plus ce qui fait de lui un être vivant différent des autres, que devient-il ? Un homme peut-il vivre sans son esprit ? Dès lors, ne deviendrait-il pas plutôt un animal ?
Tout d’abord, revenons au sujet proposé qui est
« peut-on se passer de l’esprit ». Nous avons
déjà mentionné la possibilité que
suggère le terme de « peut-on ». En effet,
il suppose que nous ne sommes pas obligé de nous passer
de l’esprit. C’est une notion de droit, qui n’est
ni obligation ni interdiction. Il n’y a pas de loi morale,
ni instituée par un état quelconque qui nous oblige
ou nous interdit de se passer de notre esprit, de faire abstraction
de celui-ci. Nous pouvons donc dire que nous avons la possibilité
d’oublier un seul instant soit-il notre âme, notre
esprit. Dans le même sujet, nous pouvons souligner le
fait que ce soit assez subjectif car, par principe même,
nous ne pouvons nous passer de l’esprit de quelqu’un
d’autre, de notre voisin par exemple. Lorsque l’on
dit « se passer de l’esprit » cela reste très
personnel car l’esprit désigne tout ce qui se passe
dans notre tête, c’est notre intériorité.
Et, comme cela nous est impossible d’être dans l’intériorité
d’une autre personne que soi, le sujet qui nous est proposé
est donc très personnel, même s’il désigne
les êtres humains en général.
Si nous revenons à la question qui nous est posée,
nous pouvons, en premier lieu, répondre que oui, nous
pouvons nous passer de l’esprit. En effet, il paraît
aller de soi que l’esprit est le siège de nos états
mentaux de toute sorte, que ce soit penser, imaginer, sentir.
Comme nous venons de le préciser, l’esprit est
quelque chose de très intime, de très personnel,
c’est notre âme intérieure. Par cette définition,
nous observons que quelques instants de la vie de tous les jours
nous permettent de nous « évader », de nous
passer de notre esprit. Certains loisirs, certains passe-temps
nous permettent de nous échapper, d’évacuer
les pressions de tous les jours. Nous pouvons citer l’exemple
de la télévision où l’on reste inactif
devant une émission télévisée, et,
dans ce cas-là, nous ne réfléchissons plus,
on se laisse aller. Nous sous-entendons ici la notion de liberté,
ce qui nous permet d’évacuer le côté
« pression » de la vie quotidienne, de nous mettre
dans une autre dimension, en quelques sortes. Ici, nous pouvons
nous passer de l’esprit par l’inactivité,
on ne réfléchit plus.
Mais, n’avons-nous pas précisé auparavant
que l’esprit se différenciait du cerveau ? Pourquoi
disons-nous que nous pouvons nous passer de l’esprit par
le simple fait qu’on ne réfléchit plus ?
En effet, cette notion d’évasion, de liberté
évoque la « disparition » de l’esprit,
mais le corps, où est-il à ce moment-là
? Nous évoquons alors la notion de dualisme. Qu’est-ce
que le dualisme ? Le corps n’est que l’habitacle
provisoire de l’esprit, qui s’en échapperait
après la mort. Ce point de vue de l’esprit est
très contesté par les scientifiques. En effet,
pour eux, l’esprit n’existe pas, ce n’est
qu’une simple superstition car cela leur semble trop abstrait,
sans preuve physique que cela existe. Par cette théorie,
les scientifiques expliquent alors que le phénomène
de pensée n’est dû qu’à la simple
action d’éléments « physico-chimiques
» dans notre cerveau, autrement dit : des neurones. Nous
parlons ici de matérialisme, plus précisément
du matérialisme contemporain où l’esprit
n’est que l’effet ou le résultat de processus
cérébraux. Dans ce cas, si nous revenons au sujet
« peut-on se passer de l’esprit », nous pouvons
répondre que oui puisque, pour les scientifiques, l’esprit
n’existe pas, on n’aura pas de mal à s’en
passer.
En conclusion de cette première partie, nous pouvons dire que oui nous pouvons faire abstraction de notre esprit puisque pour les scientifiques, l’esprit n’existe pas, et, nous pouvons nous arrêter de penser quelques instants dans notre vie quotidienne. Mais cela n’est pas sans posé quelques difficultés. En effet, que devient l’homme sans esprit, sans son âme? Deviendrait-il un animal ?
Cependant, la thèse que nous venons d’expliquer
n’est pas sans poser quelques difficultés. En effet,
si nous reprenons la thèse des scientifiques comme quoi
l’esprit n’existe pas, nous pouvons nous demander
ce qu’il resterait de l’homme. En effet, l’esprit,
l’âme, n’est-il pas l’une des caractéristiques
principales qui composent l’homme ? Ne fait-il pas partie
de l’homme, que deviendrait-il sans lui ? Nous pouvons
aussi nous demander si, en lui enlevant cette faculté
de pensée, d’imagination, de sensations, cela ne
le rapprocherait-il pas des animaux ? En effet, si nous nous
référons à l’idée de l’hylémorphisme,
c’est-à-dire qu’un corps quelconque a besoin
d’une chose capable de maintenir son organisation, nous
pouvons alors désigner trois sortes d’âme.
La première est celle des végétaux, désignés
par « l’âme nutritive ». Elle est constituée
de fonctions végétatives, c’est-à-dire
qu’elles maintiennent la vie. La deuxième âme
est celle qui désigne les animaux, elle est appelée
« âme sensitive » car elle sert à ressentir
de la peine, du plaisir, elle peut aussi permettre de se mouvoir.
L’âme de l’homme est nommée «
âme pensante » car elle est composée de fonctions
intellectuelles, c’est ce qui fait qu’on pense et
qu’on raisonne. Or, si nous reprenons les idées
des scientifiques, c’est-à-dire que l’esprit
n’existe pas, alors l’âme pensante n’existerait
pas non plus. L’homme serait alors réduit à
se comporter de façon animale, donc il serait capable
que de recevoir des émotions. Mais là encore,
ceci est contradictoire car, si l’âme pensante n’existe
pas, alors aucune âme n’existe. L’âme
sensitive comme nutritive ne sont donc pas de notre monde. Dans
ces cas-là, l’homme serait réduit au néant,
n’existerait pas, car il n’aurait plus de rapport
au monde, seul le corps, l’organisme humain serait présent
sur terre. Dans ces cas-là, nous ne pouvons nous passer
de l’esprit, on en a besoin pour exister, pour avoir un
rapport au monde extérieur.
D’autre part, nous pouvons opposer aux scientifiques
la critique du philosophe Karl Popper, dans son œuvre le
Soi et son cerveau, qui explique que l’homme est inassimilable
à une machine. En effet, pour suivre son idée,
référons-nous à ce que nous disions précédemment,
c’est-à-dire que l’homme ne ressentirait
plus rien du tout s’il ne possède plus d’âme.
Par là, nous pouvons l’assimiler à une machine
puisque celle-ci possède un corps mais n’a pas
d’âme. Si nous suivons mot pour mot ce que disaient
les scientifiques, nous pouvons assimiler très facilement
l’homme à une machine, à un robot, qui ne
ressentirait aucune émotion, mais qui aurait la possibilité
d’être présent sur terre. L’avantage
de Karl Popper est qu’il ne tombe pas dans l’extrême
du spiritualisme. En effet, le spiritualisme, par définition,
explique que la matière n’existe pas, que seul
l’esprit existe. Pour ceux qui défendent le spiritualisme,
la matière n’est qu’un degré infime
de l’esprit, elle n’est qu’une illusion. Or,
il faut bien admettre que sans le corps, l’homme n’existerait
pas et ne serait pas présent sur terre. En plus, le spiritualisme
est une notion assez abstraite car elle ne possède aucune
preuve physique. Berkeley est l’un des plus fervents amateurs
de cette philosophie du spiritualisme. En effet, dans son expérience
de l’analyse de la perception d’une cerise, il explique
que celle-ci est composée que de qualités sensibles,
et, que en enlevant ces qualités, on ne trouve rien,
donc, rien ne se cache derrière. Pour lui, tout ce qui
existe est soit un esprit, soit une idée ou une perception
de cet esprit. Ceci est l’idéalisme de Berkeley.
Pour en revenir à notre sujet, nous pouvons donc dire
que nous ne pouvons pas nous passer de l’esprit car nous
serions alors qualifié de machines. Cependant, il ne
faut pas tomber dans l’excès du spiritualisme,
car, comme nous l’avons expliqué, nous ne pouvons
pas affirmer que nous pouvons vivre sans le corps.
En conclusion de cette seconde partie, nous pouvons dire que nous ne pouvons pas nous passer de l’esprit, car nous pouvons même affirmer que nous en avons besoin pour vivre, pour ressentir. Un être vivant ne peut pas être assimilé à une machine.
Dans un premier temps, il nous a paru aller de soi que l’esprit
pouvait facilement être rattaché au cerveau, comme
nous l’ont "prouvé » et affirmé
les scientifiques. Nous avons vu aussi que l’homme pouvait
quand même échapper à la vie quotidienne,
en faisant abstraction de quelconque réflexion. Or, nous
avons vu, dans un second temps, que cette thèse n’était
pas sans poser quelques difficultés comme le fait que
si nous ne possédons plus d’esprit, alors nous
pouvons être assimilé à des machines. Nous
nous sommes alors appuyer sur la philosophie de Karl Popper.
Par conséquent, nous avons plutôt répondu
que non, nous ne pouvions pas nous passer de l’esprit
car c’est ce qui constitue l’Homme, au plus profond
de lui. C’est ce qui le différencie des autres
âtres vivants, comme les végétaux ou les
animaux
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