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Un exemple de sujet : Puis-je me passer d'autrui ?
Cours
Sujets les plus fréquentsLa connaissance d’autrui |
La constitution/ la connaissance de moi-même |
-L’amitié est-elle une forme privilégiée de la connaissance d’autrui ? -Puis-je me mettre à la place d’autrui ? |
-Est-on d’autant plus libre qu’on est indifférent au jugement d’autrui ? -Autrui est-il une limite ou une condition de ma liberté ? -Sans autrui, puis-je être humain ? -Qu’est-ce qu’un homme seul ? -Puis-je me passer d’autrui ? -Peut-on vivre sans les autres ? -L’expérience de la solitude favorise-t-elle la découverte de soi ? -Se connaître, connaître les autres, faut-il voir là deux actes indépendants ? |
Les rapports entre individus |
Qui est autrui ? (comment le définir) |
- Le conflit est-il au fondement du rapport à autrui ? -Respecter l’autre, est-ce respecter en lui la personne humaine ? -Est-on d’autant plus libre qu’on est indifférent au jugement d’autrui ? -L’amitié est-elle la forme privilégiée de la connaissance d’autrui ? -Autrui est-il une limite ou une condition de ma liberté ? -Faut-il déplorer ou se réjouir de vivre en société ? -Peut-on vaincre la peur de l’autre ? -Selon Sartre : « l’enfer, c’est les autres » -Faut-il craindre le regard d’autrui ? -A-t-on le devoir d’aimer autrui ? -Autrui n’est-il qu’un moyen ou un obstacle ? |
- Autrui est-il un vivant parmi d’autres ? - Autrui est-il mon prochain ? |
Celui de savoir si l’homme est un être social, ou si l’accès à l’humanité peut se faire dans la solitude ; ainsi que celui de savoir si le rapport à autrui est conflictuel, ou harmonieux.
NB : les sujets portant sur la connaissance d’autrui supposent en général qu’autrui est d’abord une autre conscience…et c’est en tant que tel qu’il pose problème ; il faut donc en général partir de Descartes, pour le dépasser (et passer à une autre acception du terme d’autrui). Si on part de Descartes, alors, on dira que la conscience d’autrui DERIVE de la conscience de soi (cogito « purement subjectif » : moi d’abord, les autres après). C’est un peu la même chose pour les sujets 2 : il faut également partir du cogito cartésien.
Notions annexes essentielles pour traiter de ces sujets : les sujets des colonnes 1 et 2 renvoient à la notion de conscience. Les sujets de la colonne 3 supposent souvent les notions de liberté, de personne, de respect, d’Etat, de société (politique, et morale).
- la définition d’autrui : vient du latin « alter », qui renvoie à ce qui est étranger, différent, autre. On peut le définir comme : un autre conscience, un autre moi ; ou comme un autre homme (ici, thématique du prochain, du semblable, du genre humain)
-le solipsisme : le moi est la seule réalité, et le monde, comme les autres consciences, n’existent pas plus que dans un rêve (position souvent présentée comme conséquence du cogito cartésien, mais attention, Descartes ne l’a jamais vraiment soutenue)
- le raisonnement par analogie (avec moi-même, ici) : puisqu’autrui a un corps comme le mien, et que je vis une relation entre mon corps et ma conscience, j’en infère/ déduis que dans ce corps il y a une conscience comme la mienne, et que telle mimique signifie tel état de conscience
-l’ethnocentrisme : attitude qui consiste à projeter ses propres valeurs sur les « autres », entendus en général comme l’autre société, l’autre manière de vivre… Entraîne en général le rejet de l’autre, et, en tout cas, une incompréhension de l’autre (cf. Levi Strauss, Race et histoire)
-l’intersubjectivité (ou le cogito intersubjectif) : la conscience d’autrui est immanente à la conscience de soi-même, et cette dernière n’est donc pas possible sans la précédente ; ce serait même plutôt la conscience de soi qui dérive de la conscience d’autrui (cogito cartésien renversé)
-la notion de respect :on ne respecte, selon Kant, qu'un être humain, car un animal est un être sensible, asservi à la nature (cf. notion de "personne")
-la notion de personne : chez Kant, la personne est un être doué de rationalité et d’humanité ; par suite, capable de lois morales ; elle se distingue de la chose en ce qu’elle ne peut jamais être considérée seulement comme un moyen, mais toujours en même temps comme une fin (donc : je ne peux faire ce que je veux d’une personne)
Descartes, Méditations métaphysiques, le cogito (conscience, donc, « moi », = seule vérité); comprendre sa conséquence quant à la définition d’autrui, mon rapport à autrui, et la définition de l’humain : autrui = autre conscience = donc, difficile de le connaître, on ne le connaît pas immédiatement ; autrui, une menace, et d’abord une sorte d’objet parmi les autres ; l’humanité peut s’acquérir hors de la société (cf ; fait que pour lui, je n’ai besoin que de moi-même pour être ce que je suis, et pour me connaître) (sujets 1 et 2 surtout ; mais aussi 4 : autrui est un « autre moi »-on insiste sur la différence, sur l’altérité)
Aristote, Politiques, I, 2, « l’homme est un animal politique » (il n’accède à l’humanité que par son rapport à autrui, qui se fait essentiellement par le langage ; l’homme est fait pour vivre en société, etc.); permet de traiter à peu près tous les types de sujet : sujets 1 : on est immédiatement en présence d’autrui, on le comprend immédiatement, etc. ; sujets 2 : je ne peux être homme sans vivre en communauté avec d’autres ; sujets 3 : rien ne dit que les rapports entre nous sont conflictuels : d’abord, la société est comme « naturelle » ; ensuite, elle nous permet de mettre en commun des valeurs telles que la justice, la morale, pour vivre en harmonie, pour gérer les conflits éventuels… ; enfin, les sujets 4 : autrui, ce n’est pas l’autre conscience, ou l’autre au sens d’étranger, de différent de moi, que je ne comprends pas immédiatement, c’est, tout simplement, « l’autre homme » -par conséquent, mon frère, mon prochain.
Sartre, L’existentialisme est un humanisme, le cogito intersubjectif ; L’Etre et le Néant, le regard d’autrui ; l’exemple de la honte/ de la jalousie ; Huis-Clos, « l’enfer, c’est les autres » (sujets 2 : je ne peux être ni me connaître, sans autrui ; sujets 3 : le rapport à autrui, s’il est constitutif de moi-même, est d’abord conflictuel). NB : on peut mettre Sartre à l’intérieur du courant « phénoménologue », pour lequel je suis immédiatement en présence d’autrui. Je prends conscience de moi-même en même temps que du monde et des autres. A rapprocher de hegel, la dialectique du maître et de l’esclave.
Hobbes, Léviathan, l’état de nature (sujets 2 : l’accès à l’humanité suppose-t-il autrui ? l’homme est-il un être naturellement social ? ; cette question permet aussi d’aborder les sujets 3 : le rapport à autrui est d’abord conflictuel, autrui menace ma liberté, et présente même un risque majeur pour moi, celui de mourir) Cf. questions que ce texte permet de traiter : quelle liberté hors de la société ? ; quels sont les rapports « naturels » entre les hommes ?
Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs, l’impératif catégorique ; la définition de la personne ; la définition du respect (sujets 3 et 4 : les rapports à autrui ne sont pas essentiellement conflictuels ; autrui est une personne, une fin, pas un moyen, un être qui m’apparaît immédiatement comme digne de respect, car porteur de la loi morale, de la raison, etc. –celui avec qui je peux bâtir un monde moral…) ; par conséquent, un appel à le respecter, à l’aimer, etc.
Puis-je me passer d’autrui ?
Me passer : pourquoi ? Pour vivre ? Pour être ce que je suis ? Pour me connaître ? Pour être libre ? Heureux ? Etc.
A quoi pourrait-il m’être essentiel ? S’il m’est nécessaire, est-ce au sens de « faute de mieux » (il me serait essentiel, par exemple, pour satisfaire mes besoins, pour survivre, mais pas pour être moi, ou être heureux, etc. : dans ce cas, il ne m’est pas essentiel, malgré le fait qu’il me soit nécessaire ; la raison pour laquelle je ne peux m’en passer est purement sociale voire biologique). Ou bien est-ce au sens d’une condition essentielle, celle sans laquelle par exemple je ne serais pas un être humain comme tel (ou je ne me connaîtrais pas, etc.) ? Dès lors, on voit le porblème : il s’agit de savoir si l’homme est ou non un être social, un animal politique, pour reprendre la formule d’Aristote.
Plan possible :
I) Autrui, un « mal nécessaire »
- j’ai besoin de lui pour assouvir mes besoins, etc.
- mais l’idéal serait pourtant que je sois tout seul : autrui est aussi une contrainte, à ma liberté, pour être moi-même (cf. jeu social), etc. Cf., ici, Descartes
Si je ne peux me passer d’autrui, c’est de l’ordre du besoin, pas de l’essence
II) Pourtant, n’ai-je pas besoin de lui pour être moi-même ? (le cogito intersubjectif)
- d’abord, revenir sur le présupposé de la thèse I : n’est-ce pas un présupposé cartésien ? comment puis-je le remettre en question ? en montrant que le cogito n’est pas purement subjectif, mais inter-subjectif : ce n’est pas la conscience d’autrui qui dérive de la conscience de moi-même, mais l’inverse (on va montrer que je ne me peux me passer d’autrui, pour être moi-même, et pour me connaître
- analyse sartrienne
- problème : rapport conflictuel : cela ne me semble pas être une condition de mon bonheur. Je peux bien me passer d’autrui, quand même, pour être heureux, libre…, et dès lors, pour me réaliser vraiment, non ?
III) Enfin, suis-je vraiment un homme digne de ce nom sans autrui ? (Aristote : l’homme, un « animal politique »)
- on montrera ici au contraire que je ne peux me passer d’autrui pour être un homme véritable, pour réaliser les potentialités de la nature humaine : on critiquera ainsi par là le rapport conflictuel et la menace que présenterait l’autre. Il faut dire qu’on abandonne toute pensée d’autrui comme « autre conscience », etc.
Je ne peux donc vraiment pas me passer d’autrui, sinon, je suis soit un animal, soit un dieu.. mais pas un homme digne de ce nom !
NB : C’est donc un plan dans lequel on montre progressivement à quel point je ne me saurais me passer d’autrui, puisqu’il m’est vraiment essentiel. Réponse : non, car l’homme est un animal politique…
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