Plan
Corrigé
IntroductionI- Le silence,
une absence de communication et de sens : pour communiquer et
exprimer quoi que ce soit, il faut recourir au langage qui d’ailleurs
est le signe de notre liberté, le propre de l’homme
: refuser d’utiliser le langage est alors refuser notre
humanité elle-même !
• Analyse du silence, non pas vraiment comme absence de
bruit, mais comme absence de mots, de paroles : c’est alors
l’impossibilité de tout échange véritable
(cf. en effet analyse de la notion de communication, non pas au
sens technique du terme, mais au sens « humain » du
terme)
• Parler est le propre de l’homme,
i. Cf. Aristote, texte dans lequel il affirme que l’homme
est un animal politique
ii. Cf. aussi la différence entre le langage des abeilles
et le langage humain : le caractère libre, volontaire,
illimité, du langage : on ne voit pas pourquoi on ne recourrait
pas au langage qui est le moyen le plus propre, le mieux à
même, de transmettre tout ce qu’on veut, nos pensées,
des idées générales, etc.
iii. Mais surtout ne pas recourir au langage articulé c’est
dire non à notre humanité, comme le dit Aristote,
c’est alors être un animal ou un dieu… (cf.
fait que certains recourent au silence pour rompre tout dialogue,
toute communication)
II- Mais
le langage articulé, conceptuel, est-il si parfait que
cela, à la fois pour communiquer et pour comprendre (les
autres, le monde), donc, pour exprimer tout ce que je veux transmettre
aux autres ? Et dès lors pourquoi ne pas recourir à
un autre mode d’expression ? Et au nombre de ces modes d’expression,
le silence n’en serait-il pas un ?
• Critique du langage : cf. Nietzsche et Bergson : le caractère
conceptuel du langage signifie certes son utilité (on ne
peut passer son temps à décrire les caractéristiques
détaillées de chaque chose, et surtout, on ne pourrait
pas communiquer entre nous si chaque chose individuelle avait
un nom propre !) mais aussi son imperfection :
o A décrire la véritable nature du réel
o A décrire la profondeur, l’intimité, de
nos sentiments
• Autant Nietzsche que Bergson privilégieront l’art
comme moyen d’échapper au caractère social
et commun du langage : plutôt que le concept, par exemple,
l’image…
• Pourquoi pas alors dire aussi : plutôt que le concept,
le silence ? Quoi de plus fort et de plus intime qu’un regard
« expressif » ? Et notre corps, nos attitudes, nos
gestes, etc., ne sont-ils pas tout un langage secret mais aussi
intime, qui en révèle beaucoup plus sur nous que
les paroles que l’on peut prononcer ? ET quelqu’un
qui adopte le silence dans certaines situations, ne veut-il pas
« dire » quelque chose qu’il ne parvient pas
à exprimer ? Le silence, dans ce cas, est en général
une rupture, il veut dire : « je n’ai plus envie de
communiquer », « le dialogue ne servirait à
rien entre nous » (et cela peut être positif, cf.
alors peut-être le refus de recourir à la force)
III- Si certes le silence comporte tout
de même de l’équivoque, et n’est pas
une communication parfaite, reste que le langage est quelque chose
de plus large que le seul langage articulé, et que, par
conséquent, le silence peut être considéré
comme ayant une signification, même si cette signification
est difficilement déchiffrable…
Problèmes posés
par II :
• on confond souvent, finalement, dans l’analyse précédente,
le silence avec la pensée, avec l’image, etc. : certes
il n’y a pas de parole, mais il n’y a peut-être
pas de bruits, mais avouons tout de même que le silence
dont on parle ici n’est pas le « silence en soi »
!
• de plus, cette forme d’expression, de communication,
n’est-elle pas équivoque ?
o Car peut-on vraiment comprendre l’autre ? (cf. cours
autrui et la connaissance que j’ai de l’autre
par analogie, donc, à partir de moi-même)
o Et le signe n’est-il pas toujours ambigu, sujet à
de multiples interprétations ? (cf. textes religieux, etc.)
• Accordons tout de même, pour répondre à
notre problématique, que le langage n’est pas seulement
articulé, il y a langage à partit du moment où
on est dans le domaine du signe, du symbole ; ainsi peut-on dire
que les animaux parlent, que la nature exprime ou signifie (cf.
fièvre et maladie) donc « dit »…
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