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Lire Nietzsche : glossaire

Eternel retour

page créée le 3/10/2007

 

 

Résumé: ce glossaire n'est pas clos, je le constitue au fil de mes lectures de Nietzsche !!!

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I- Les textes principaux de Nietzsche

Cette pensée du retour a deux qualifications :


1) dans Le gai savoir, elle est “la pensée la plus lourde”;
2) dans Le zarathoustra, elle est la pensée la plus abyssale, la plus profonde.

1) Le gai savoir, aphorisme 341 (1882).

C’est ici que N. découvre l’e.r., sous la forme d’une révélation qui est vécue comme cauchemardesque.

Cette pensée se trouve dans un ouvrage dont le titre est “Die freudliche Wissenschaft” : c’est une position vis-à-vis des grands systèmes allemands, cf. Hegel. Pour N., l’éternel retour est une science nouvelle, qui apporte la gaieté, et qui s’achève sur un long appendice, “le chant du prince hors la loi”. N. veut, et ce, de façon ironique, apporter une nouvelle science, qui est une “gaie science”. C’est donc que la thèse de l’éternel retour a un statut de “vérité”.

L’exposition de cette pensée se fait par un discours allocutif indirect : N. parle en effet sur le mode à la fois interrogatif et hypothétique. Et, il y a une alternative, qui est répétée.
Dans ce discours, deux personnes sont supposées tenir un dialogue, mais, c’est un tiers qui seul parle et détient le savoir (il connaît le pensée du retour). Il y a donc une révélation d’un démon (homme supérieur) à un homme solitaire (Zarathoustra? -cf. par 342, qui annonce le prologue de Zarathoustra). Ce tiers est le porte-paroles du porte-paroles...

Ce médiateur est-il indispensable?


Oui, car il faut ménager à l’esprit réactif cette découverte; c’est à cause du fardeau de la culture négatrice de la vie, qu’une manière directe serait trop accablante pour cet individu.

Ce caractère indirect se marque, dans le texte, par une démarche qui insiste sur le retour d’une alternative.
On part d’un lieu : le nihilisme, poids de la culture. Si on demande de revivre une fois ce poids de la culture, c’est insupportable. Il faut donc aller du nihilisme à la pensée la plus profonde, qui est tellement pénible immédiatement, qu’il faut l’exposer deux fois. On ne peut y accéder que si d’abord on a nié la thèse nihiliste.
On passe de la pensée la plus lourde, à la pensée la plus abyssale : il faut quitter le lourd (Schwer), qui pour N. se trouve dans ce qu’il appelle “l’esprit de lourdeur”, pour aller vers l’esprit du jeu, de la gaieté.

La pensée du retour, conçue comme un acte d’adhésion, conduit de la première attitude, celle du cauchemar, à une seconde, qui est celle du souhait, du revenir. L’acte de volonté consiste à vouloir la nécessité- on peut dès lors considérer que cette pensée de l’e.r. est la formulation nouvelle de l’impératif catégorique.


2) Ainsi parlait Zarathoustra

Ici, on a des mises en scène du retour, spécialement dans le rapport de Z. à ses animaux (un aigle et un serpent), mais aussi, dans un art comme la danse.

a) De la vision et de l’énigme.

Le voyageur Z., après deux jours d’attente en venant des îles fortunées, dit la vision qu’il a eue; il présente une énigme sous forme d’une vision tourmentée et lyrique.

L’énigme est la vision du plus solitaire; elle n’est pas saisie par un concept, mais ne peut être qu’approchée, reçue dans une vision. La volonté de déduire étant en quête d’être rassurée, elle ne peut l’atteindre : elle voudrait dominer le retour, au lieu de le recevoir. Il faut quitter le regard appréciateur de la vie, donc, sa subjectivité, pour être en mesure de “recevoir” la pensée de l’e.r. C’est en quittant son ego qu’on le trouve. C’est pourquoi cette pensée s’adresse à un solitaire retiré dans le silence de la montagne au terme d’un long voyage.

N. parodie ici le retour : ainsi, la vision d’angoisse et de cauchemar s’exprime dans la vision du nain sur les épaules de Z., dans le chien hurlant à la lune. De même, la vision plus joyeuse s’exprime dans l’affirmation joyeuse du berger, qui tranche la tête de l’esprit de lourdeur (=symbole du nihilisme). Ce berger laisse éclater sa gaieté, son gai savoir.

On retrouve, au début du par.2, le discours d’alternative -Cf. GS, 341-, ie, la manière duelle d’exprimer l’attitude devant la vie; il porte donc encore la marque de l’esprit réactif. Il faut, ici encore, rejeter le fardeau du nihilisme.

Le rapport du nain à Z.:


Le nain-taupe est ce qui apesantit Z. Il représente l’esprit de la terre, ou souterrain, de bassesse, qui a besoin d’un autre.


Le nain est d’abord un autre être que Z. D’abord perché, il descend et s’accroupit devant lui. La présence du nain devant Z. renforce la solitude, car Z. dit : “je reste solitaire”.


Mais, le nain, qui est une figure fugitive, n’est pas si étranger à Z. : en effet, il exprime un de ses aspects- à savoir, que Z. est encore marqué par l’esprit de lourdeur, qu’il n’a pas encore fini de vaincre son antagoniste. Il est encore hanté par l’esprit de l’accumulation de toutes choses, et alourdi par le poids de la culture. C’est donc aussi en soi-même que Z. est divisé.


La lutte de Z. contre le nain est donc le combat de l’extirpation du nihilisme et l’ascension vers le surhomme. La seule manière de combattre ce nihilisme va s’avérer être l’aggressivité : Z. attaque le nain. Le nain, lui aussi, est agressif (il provoque Z.), mais c’est une manière de se défendre : son attitude relève donc du ressentiment, puisqu’il s’agit d’attaquer l’autre fort d’être fort soi-même. Seule l’agressivité de Z. est altière. L’esprit de lourdeur a besoin des épaules d’un grand pour s’élever, et feint de n’être pas un nain.
Or, ce nain ne peut rien s’il n’est guidé par Z.; il n’a aucune science de l’alternative. Même si un peu plus loin le nain paraît deviner l’énigme, il confond, finalement, le r.e. avec une ritournelle (p.197). Le nain ne pense pas le retour, il le dit (cf. le convalescent).


C’est que seul peut éprouver cette vision, celui qui déjà s’affirme.

Pour Z., il ne s’agit nullement de prendre quelque chose à autrui, mais de rompre avec cet esprit de pesanteur, ce poids de la culture. Il faut donc trancher le nihilisme (qui est ici symbolisé par la tête du serpent) en son principe. Le serpent est quelque chose du berger, comme le nain est quelque chose de Z. Cela signifie que c’est en soi-même que l’homme trouve la lutte.

b) Le chant des sept sceaux, ou du oui et de l’amen.

Jusqu’à présent, l’e.r. était présenté de manière négative : si certes l’accent du texte “de la vision et de l’énigme” était la gaieté, il était encore, toutefois, cauchemardesque; ce n’est pas encore une affirmation pure.


Ici, il n’y a plus aucune négativité. Il n’est plus question de la pensée la plus lourde, mais seulement la plus abyssale. Nous sommes dans la pure affirmation. Plus de cauchemar, plus de discussion, mais expression directe sous forme d’un poème, où Z. chante, en sept strophes, son amour pour l’éternité.

Quel est ce oui, cet amen?


Il est acquiescement joyeux à ce qui est (cf. l’amor fati des stoïciens). Le désir d’éternité est aussi désir d’union nuptiale avec l’éternité (qui est femme). L’éternité est la seule femme que puisse aimer Z. Elle donnera des enfants à Z., et seuls, ils auront des enfants.

Le retour est donc ici, pour la première fois, exprimé d’une façon parfaite - à savoir : il est pensé comme anneau. Il y a encore les symboles de la roue, du cercle -qui est en l’occurence, le cercle des heures (midi/minuit). C’est au douzième coup de minuit qu’est révélée l’éternité. Minuit et midi se correspondent car tous deux sont la suspension du successif. A midi, le soleil tombe d’aplomb : c’est l’heure la plus courte, sans ombre; minuit, c’est la fin du jour. Bref : il n’y a plus de temps.
L’éternel retour est donc la mise hors circuit du temps (cf. IV, 10, pp.387-88 : midi et minuit sont l’instant suspensif du temps).


3) L’instant et l’intempestif.

Il faut donc retenir de ce texte que l’éternel retour ne se définit pas par la relation au temps, mais par la suspension du temps.


L’instant est intempestif; être intempestif, c’est être hors du temps, refuser de prendre la temporalité comme critère.


L’instant est un point topique de sa pensée, cf instant de midi; circulairement, symétriquement, aussi, instant de minuit : cf. les douze coups de minuit dans le second chant de danse : le douzième coup est le symbole de l’éternité/instant, dans lequel tout est suspendu. Il faut noter que si midi va avec éternité, cela signifie que l’on ne peut penser l’éternité que dans le temps.(L’heure de midi est celle où se manifeste la pensée de l’éternel retour)


4) N. figure la pensée de l’éternel retour par la conjonction de deux métaphores.

a) celle du cercle.


C’est la figure la plus immédiate du retour et du revenir. Cf. la figure du portique et des deux routes qui se rejoignent; l’aigle qui tournoie; le serpent enroulé; l’anneau de l’être.

b) celle de l’altitude.

C’est l’expression la plus directe de l’affirmation.
L’altitude est haute, noble; elle est figurée dans l’espace (cf. S.Maria); le berger qui se dresse; Z. gravissant la pente de la montagne; l’albatros évoluant dans les hauteurs.

c) Mais, la figure la plus parfaite est le vol en spirale de l’aigle avec le serpent lové autour de son cou.

Par delà bien et mal, aphorisme 56 : circulus vitiosus deus? (anneau des vicissitudes, effroyable)


III- Citations diverses.

Dans le compte-rendu de l’Origine de la tragédie de Ecce Homo, il dit que l’éternel retour est la répétition illimitée des choses suivant un cycle absolu (idée de Zarathoustra, qui pourrait avoir été enseignée par Héraclite).


Dans le compte rendu du Zarathoustra (ib.) il dit que le retour perpétuel date de 1881 (“à 6000 pieds par-delà l’homme et le temps”).

IV- Les interprétations.

A- Selon Heidegger (Nietzsche, t.I, pp.204 sq.), il faut prendre l’expression à la lettre : Le même (l’Un, l’Etre) revient dans la différence des étants (existants multiples).

N. accomplirait ainsi l’achèvement et l’accomplissement de la métaphysique.


N. pose, contre Platon, l’unité du même et de l’autre, réconciliant ce que la métaphysique avait appris à disjoindre : l’éternel retour est la présence de l’Etre dans l’étant (H. nomme l’identique “essence”).

1) H. interprète donc le “retour” comme un thème ontologique.

A partir des inédits qui se trouvent dans le T.XII, de 51 à 69, Heidegger montre en quoi l’éternel retour du même est nécessité de par les caractères que Nietzsche attribue au monde -caractéristiques qui sont : la force, la finitude, le devenir constant, l’incalculabilité des phénomènes, la limitation de l’espace, l’infinitude du temps; ainsi que le chaos, comme étant son caractère intégral (et qui est plutôt, comme on le voit dans le Gai Savoir, 109, abscence d’ordre que de nécessité).

Le retour éternel du même est la détermination fondamentale de cet univers, car :

étant donné la finitude du devenir, toute fuite, tout disparaître de l’évènement universel dans l’infini est exclu. Il faut donc que le devenir universel revienne sur lui-même.

Le devenir fini, s’écoulant dans un temps infini, s’il pouvait jamais atteindre à un état d’équilibre et de repos, devrait l’avoir atteint depuis longtemps; car les possibilités finies de l’étant devraient s’épuiser, et s’être épuisées nécessairement, dans un temps infini. Comme il n’en existe pas, il n’a donc jamais été atteint.

Le devenir universel à la fois fini et s’écoulant en soi-même est un constant devenir, ie, éternel. Et comme il se produit constamment dans un temps infini, et qu’une fois ses possibilités finies, il ne cesse pas pour autant de se poursuivre, il faut qu’il se soit déjà répété un nombre infini de fois; et de même à l’avenir.
Ses possibilités de variation prennent toutefois, pour nous, l’aspect de l’infini, parce qu’imprévisibles.

Puisque c’est un enchaînement clos, il faut que tout processus du devenir dans sa marche rétrograde traîne après soi toute la série des évènements révolus, et pousse du même coup devant soi la même série .Ie : chaque processus du devenir se ramène lui-même...


2 ) Eternel retour, volonté de puissance, transvaluation de toutes les valeurs.

H. affirme l’identité de trois thèses, qui constitue la structure de cette pensée :


1) éternel retour
2) transvaluation de toutes les valeurs
3) volonté de puissance.

Sur les rapports de l’éternel retour avec la volonté de puissance, Heidegger précise qu’il est faux que, à partir du moment où N. (1884-88) se serait mis à élaborer le plan de l’oeuvre destinée à représenter systématiquement sa philsophie dans sa totalité, N. se serait mis à abandonner cette pensée. Cf. tomes XIII à XVI.


Selon Heidegger, les écrits de 1885 nous montrent que la philosophie qu’il projette de représenter dans son ensemble est bien celle de l’éternel retour; et, pour la structurer, l’interprétation de tout évènement en tant que volonté de puissance est indispensable.

Le plan de 1886, lui, montre le lien de V.P. avec transvaluation de toutes les valeurs -qui est ce que doit effectuer le poids le plus lourd, la pensée de l’éternel retour.Elle est décision qui élimine et transforme.
Est-ce la V.P., en tant que permanente constitution de l’étant, qui exige l’éternel retour du même? (cf. p.336-37) “La volonté de puissance est présupposition de l’éternel retour en ce sens que ce n’est qu’à partir de la V.P. que se peut connaître ce que signifie l’éternel retour”.

3) Critiques de la thèse heidegerienne.

Le problème est qu’il insiste pour dire que cette pensée n’est ni doctrine, ni exposé doctrinal, ni construction de pensées philosophiques (ni théorie ni pratique d’une sagesse de vie).


Plus encore, il semble que parfois, N. dise, dans ses inédits, qu’on a là une religion; cf. 130 : “elle (la pensée du retour) devra être la religion des âmes les plus libres, les plus gaies et les plus sublimes” Mais, selon Heidegger, cela signifie seulement que cette pensée dira quelle sorte de religion viendra, pour quelle humanité à l’avenir, et comment le rapport au dieu devra se déterminer.

B- Selon Deleuze, N. est le penseur qui supprime l’opposition du même et de l’autre, qui renonce à l’horizon de l’un et du multiple. L’éternel retour n’est pas un retour de l’Un dans le multiple, comme si la Volonté était le dernier nom du divin.

1) Le “retour” est épreuve sélective :

les formes de la vie et de la vérité qui sont capables de résister à la question “peux-tu revenir éternellement?” sont les formes actives, les puissances affirmatives. Il donne une règle pratique à la volonté. La pensée de l’er fait donc du vouloir quelque chose d’entier. Elle effectue l’équation vouloir = créer.


D. fait du retour le critère qui discerne entre les modes d’être. Pouvons-nous vivre selon des valeurs qui supporteraient l’épreuve du retour? Deleuze fait donc du retour un instrument généalogique (ou encore : le principe de sélection généalogique), puisqu’il permet de distinguer entre les volontés de vérité qui ne pourraient faire retour éternellement (les idoles) et celles qui ne s’évanouissent pas, dont l’éternité n’est pas seulement réactive.

Par et dans l’er, la négation comme qualité de la vp se transmue en affirmation, elle devient une affirmation de la négation elle-même, une puissance d’affirmer. (cf. la guérison de Zarathoustra, et le secret de Dionysos : “le nihilisme vaincu par lui-même”, grâce à l’er).

2) Cependant, l’éternel retour n’est pas seulement principe éthique, mais il est aussi la loi cyclique de l’être, conçu comme volonté de puissance...

Modèles cycliques du temps = apocalyptiques; ce temps cyclique n’est pas un temps de l’éternel retour, mais du retour à l’origine de ce qui en était tombé; le cosmos revient par là à son principe de lumière.
Or, l’éternel retour n’est ni un cycle dans ce sens là, ni la simple répétition du même dans le temps. Tous les moments du temps, qui forment une ligne continue, doivent revenir en un nombre infini de fois.

Sur la critique de l’hypothèse cyclique, qui croit que l’état final est identique à l’état initial, cf. VP, II, 325 et 334 ; ce dont cette hypothèse ne rend pas du tout compte, c’est, avant tout, de l’existence du divers dans le cycle.

L’er suppose le principe de reproduction du divers en tant que tel, celui de la répétition de la différence. Ce n’est pas la permanence du même, ie, ce ne sont ni le même, ni l’un, qui reviennent.


Le devenir n’a pas de but, pas d’état final. En effet (VP, II, 322), “le temps passé étant infini, le devenir aurait déjà atteint son état final s’il en avait un”.

L’être de ce qui ne commence ni ne finit de devenir, est le “revenir” (en ce sens l’er est une réponse au “problème du passage”). Il n’est donc pas le retour de quelque chose qui est, qui est un, ou le même : ce n’est pas l’être qui revient, mais le revenir est être, qui s’affirme du devenir et de ce qui passe. L’identité est le fait de revenir pour ce qui diffère.

Ainsi, selon Deleuze, l’er est une synthèse, qui est celle des forces, de leur différence, et de leur reproduction (c’est la vp qui serait principe de cette synthèse).

L’er, comme doctrine physique, c’est l’être du devenir.
Mais, il n’est pas le retour des forces réactives : comme ontologie sélective, il affirme cet être du devenir comme s’affirmant du devenir actif.


C- La discussion entre Löwith et Biraud en 1964 à Royaumont, sur le chant des sept sceaux (ie : sur l’éternité).

Selon Löwith, il y a ici une nouvelle alliance entre le temps et l’éternité, ou, entre le devenir et l’être. L’éternel retour serait la réunion du temporel et de l’immuable intemporel.

Selon Biraud, l’éternel retour n’est nullement une synthèse; il est revenir, et non pas l’actualisation d’une réalité neuve. La vie n’est pas un prolongement illimité : cette heure, je ne veux pas qu’elle se prolonge, mais qu’elle se répète une infinité de fois.

 

 

 

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