Montaigne,
Les Essais, II, xii : les animaux ont un langage
Montaigne
part du constat de la communication animale pour dire que les
animaux parlent tout comme l'homme. Il donne donc à la
communication animale pleine valeur de langage : "qu'est-ce
autre chose que parler, cette faculté que nous leur voyons
de se plaindre, de se réjouir, de s'entr'appeler au secours,
se convier à l'amour, comme ils font par l'usage de leur
voix?" Précision : si Montaigne peut soutenir
la thèse d'un langage animal, c'est parce qu'il a d'abord
nié la spécificité du langage verbal par
rapport à la communication par gestes. Pour lui, le corps
signifie tout entier. Il estime même que l'immédiateté
et la publicité avantagent la communication par gestes
sur la communication langagière.Bref : si les animaux parlent
tout comme l'homme, c'est parce que le langage est naturel. Etant
naturel, il ne peut pas être la différence spécifique
entre l'homme et l'animal.