Deux sens :
1) valeur de l’origine (naissance)
2)
valeur des valeurs (critique)
C’est
dire qu’à la fois elle interprète et évalue.C’est
en général la recherche des filiations.
A-
C’est un procès de formation (des fictions ou croyances
en général).
N.
ne se demande jamais “qu’est-ce que c’est”
mais “à quels déplacements du désir
correspond telle volonté”, ou encore “quels
types d’investissements sont au principe de”. Il ne
tolère pas les questions d’essence ; sa “méthode”
consiste à repérer les divers déplacements
dont les concepts sont l’effet second, après-coup,
à marquer les différentes représentations
où ils se sont exprimés.
Il se demande qui parle derrière ces prétendues
catégories du bien et du mal.
Ce
à quoi aboutit la méthode de généalogie,
c’est à l’impossibilité de tout signifié
stable, isolé, donc, à l’absence de tout fondement
rigoureux de la vérité métaphysique.
B- On peut considérer que
cette méthode a des affinités avec la critique marxiste
des idéologies. En effet, l’idéologie, chez
Marx, est:
-une
production de la pensée abstraite, qui ne voit pas qu’elle
est un phénomène conditionné, le résultat
d’une médiation;
- l’expression d’une pensée oublieuse de ses
assises existentielles;
- elle coupe les idées de leur genèse concrète;
Bref, les idées ne sont pas, pour Marx comme pour Nietschze,
des données immédiates mais des produits.
Toutefois, N. s’en distingue en ce que, alors que pour Marx,
c’était une praxis matérielle, pour N., la
problématique de l’origine est essentiellement une
problématique morale.
Les grandes valeurs de l’Occident sont donc pour lui des
symptômes, et des signes à interpréter. Il
va critiquer les idéaux dominants sur lesquels s’appuie
tout homme inconsciemment.
Elle est avant tout création, action; si elle attaque,
elle s’oppose pourtant à la vengeance, au ressentiment
(cf. Généalogie
de la morale).
C- L'interprétation de Bearsworth
Selon lui, elle a deux versants :
1) historique (redressement du devenir et renversement de l’ordre
du temps)
Cf. début de GM : on analyse l’histoire du concept
de bonté; on remonte au noble (social); et montre que l’origine
de la morale est immorale (cf. B. pp. 43 et 48). C’est donc
une histoire de forces et de stratégies, non quelque chose
d’éthique.
2) scientifique (complexification/simplification de la vie)
Par là, elle est une physiologie et une psychologie.
Cf. Gai savoir, 1, t.2, son analyse de l’histoire
de la conscience : la conscience sort du devenir; elle est un
effet de l’évolution mais sans cause primordiale;
bref, elle émerge de l’accumulation des évènements.
C’est une histoire de répétition. La conscience
est sur le même plan ontologique que toute autre partie
de l’organisme. L’évolution d’une chose
est la production d’une succession constante de forces.
1) et 2) se réunissent en ce qu’on a une analyse
énergétique des forces (destruction de la métaphysique
en termes de forces), de différences des forces (donc,
en termes de pulsions, d’affects, d’instincts); ce
qui les différencie, ce sont leurs directions, leur quantité,
et le milieu d’autres forces